La politique monétaire au sein de la zone euro est du ressort de la Banque centrale européenne (BCE), qui est située à Francfort et qui a à sa tête Christine Lagarde. Elle est indépendante du pouvoir politique ; vous en verrez les raisons dans la Section 5.5.
Rappelez-vous votre cours de SES de la classe de première sur la monnaie : vous avez vu que l’instrument privilégié pour agir sur l’activité économique est le pilotage du taux d’intérêt directeur. Il existe une hiérarchie entre les taux d’intérêt.
Ainsi, le taux d’intérêt directeur agit sur le taux d’intérêt du marché monétaire, qui agira lui-même sur le taux d’intérêt nominal (non déflaté) que la banque commerciale fixera lors de l’octroi d’un crédit à ses clients.
La BCE contrôle alors la quantité de monnaie en circulation grâce au pilotage du taux d’intérêt directeur. Si elle souhaite soutenir l’activité économique, elle va mener une politique de relance monétaire. Elle va alors baisser le taux d’intérêt directeur puisque cela agira sur le canal du crédit et sur le canal du taux d’intérêt comme étudié en classe de première.
En effet, la baisse des taux d’intérêt directeur rend le refinancement des banques commerciales moins coûteux : elles baisseront alors le taux d’intérêt auquel elles prêteront de l’argent aux agents économiques. Grâce aux crédits accordés, les agents économiques pourront consommer et investir ; or, la consommation et l’investissement sont deux composantes de la demande globale. Celle-ci va par conséquent augmenter, stimulant la production des entreprises, qui pourront embaucher ce qui à terme permettra de soutenir l’activité économique en augmentant le PIB.
Notons que cette politique monétaire de relance a pour effet pervers de générer de l’inflation si la masse monétaire augmente plus vite que les quantités produites. De même, l’inflation fait perdre en compétitivité aux entreprises, qui exporteront moins.
La BCE peut aussi mener une politique monétaire de rigueur. Celle-ci a pour principal objectif de lutter contre l’inflation puisque la stabilité des prix est la mission prioritaire de la BCE. Celle-ci ne doit pas dépasser les 2 %. Ainsi, quand la masse monétaire en circulation est trop forte, la BCE va augmenter le taux d’intérêt directeur. Pour voir les implications de cette politique, complétez la Question 5.2.
Une politique monétaire de rigueur a, donc, pour but de lutter contre l’inflation. Toutefois, cette politique peut freiner l’activité économique et créer du chômage, car la hausse des taux d’intérêt directeurs entraîne une hausse des taux d’intérêt nominaux pratiqués par les banques commerciales à leurs clients. L’offre de crédits diminue ce qui met à mal le niveau de demande globale et d’emploi, car la consommation et l’investissement baissent. Toutefois, l’inflation étant maîtrisée, les entreprises nationales gagnent en compétitivité-prix, ce qui leur permet alors d’exporter davantage.
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